Assumons notre responsabilité sociale, citoyenne et de gouvernance

Assumons notre responsabilité sociale, citoyenne et de gouvernance

AMBITION 2 : Permettre à tous les Réunionnais de vivre ensemble dans la dignité, le bien-être, la fraternité, la solidarité

40% de la population réunionnaise vit en dessous du seuil de pauvreté soit 1040 euros et une large partie des réunionnais vivent juste au-dessus de ce seuil au risque de basculer dans cette catégorie au regard de la crise que nous vivons aujourd’hui. 

250.000 personnes sont couvertes par un minima social, soit autant que les actifs. 135.000 personnes sont au chômage. 42% des Réunionnais vivent en dessous du seuil de pauvreté. En France, 68% des personnes ayant droit à la CAF n’en font pas la demande. 

Le PIB moyen par habitant est de 1 800 euros par mois en 2018 (pour un PIB global de 18 Milliards d’euros annuel), ceci montre la non maîtrise des pouvoirs publics  à capter cette manne financière au profit d’un emploi plus localisé sur le long terme et le creusement des inégalités sociales des plus aisés, acteurs économiques historiques et patrimoniaux, sur les plus démunis.

Il est du devoir de la Région et du Département de permettre à tous les Réunionnais de vivre dans la dignité. 

La question du pouvoir d’achat est liée à 80% au revenu, et à 20% au prix des produits de consommation. Il est donc essentiel de travailler d’une part la question  du développement économique de la Réunion et l’éventualité des d’un revenu universel et d’autre part sur la question des prix.

Dans un premier temps, il s’agit de mieux gérer le dispositif actuel des contrats aidés: En effet, moins de 7% des personnes issues des dispositifs de contrats aidés trouvent un emploi stable par la suite. Autour de cette précarité s’est bâti un véritable écosystème subventionné qui a perdu de vue l’objectif premier d’accompagner les bénéficiaires vers une stabilité professionnelle. La majorité des centres de formation ne s’assurent pas de la pertinence de leurs formations sur le marché de l’emploi.

La plupart des associations concernées par ces dispositifs sont trop dépendantes des aides accordées pour maintenir leurs activités non viable économiquement sans cette manne. Ces contrats aidés peuvent être la porte ouverte à maintenir sous pression et sous perfusion des personnes en précarité en misant sur la masse d’emplois générés pendant la durée des mandats électoraux de deux ans (durée de ces contrats aidés) permettant de satisfaire le plus grand nombre en les maintenant en position de demandeur. 

L’axe majeur d’évolution pour l’économie pour répondre à ce défi est l’économie sociale et solidaire, amenant une répartition plus juste et équitable des bénéfices en obligeant le report des dividendes au profit même de ses acteurs avec un développement d’emploi non localisable.

Il est essentiel d’associer les besoins locaux en biens et services (qui peuvent créer de l’activité marchande) avec celui des besoins d’utilité générale. 

Pour permettre de sortir les Réunionnais de la précarité, nous proposons donc de :

Objectif 10 : Améliorer le niveau de vie et les revenus des Réunionnais les plus en difficulté, notamment en augmentant le taux d’emploi.
  1. Mettre à disposition l’espace public pour favoriser la collaboration entre associations et secteur privé, par exemple mettre à disposition du foncier de la Région/ du Département pour de l’agriculture urbaine 

  2. Accompagner les associations et les collectivités vers un changement de mode de fonctionnement et les inciter (via une conditionnalité des subventions) à pérenniser les emplois, en favorisant des modèles collaboratifs et viables économiquement. 

  3. Expérimenter de nouvelles façons d’offrir de l’emploi socialement utile. Nous voulons faire de la Réunion un territoire d’expérimentation sur l’emploi garanti de dignité. Il s’agira d’un emploi d’utilité publique (sociale ou environnementale) alloué aux chômeurs de longue durée. A raison de 18 000 euros de coût d’emploi par personne, ce serait 80 000 emplois potentiellement créé à la Réunion (compensé par les 1,3 milliards d’euros dépensés pour compenser la privation d’emploi : manque à gagner sur les impôts et cotisations sociales, les dépenses sociales type minima sociaux, les dépenses liées à la recherche d’emploi type allocation spécifique de solidarité et l’accompagnement des demandeurs d’emploi, et les coûts induits (santé, sécurité, protection de l’enfance…) 

  4. Faire également de la Réunion un  territoire d’expérimentation du revenu universel spécifique (par exemple jeunes : RSA étudiants et 18-25 ans, séniors, agriculteurs, SDF, personnes en réorientation professionnelle, parents au foyer sans revenus…). On peut considérer le revenu universel comme “un droit universel” dans le contexte d’une société marchande, en réponse à la nécessité d’assurer à tous une réponse aux besoins essentiels. C’est l’idée d’étendre la Sécurité Sociale, au logement, l’alimentation, l’hygiène (en plus des soins).
    Le revenu universel :

  •  faciliterait l’orientation des personnes vers un métier qui correspondrait mieux à leurs envies et souhaits (car les besoins de bases sont satisfaits) ;

  • permettrait aux personnes qui ne rentrent pas dans le cadre du marché de travail, de recevoir une rémunération (et une reconnaissance sociale)

  • permettrait une meilleure répartition du temps de travail/personne : par un développement des emplois mi-temps (comme complément du revenu de base).

Objectif 11 : Réduire les difficultés sociales et les discriminations et violences afin de garantir bien-être et dignité à tous.

La Réunion est concernée par de nombreux enjeux sociaux qui contribuent à fragiliser la société réunionnaise et nécessite des interventions radicale

  • Les violences conjugales et intrafamiliales (15% des femmes ont déjà subi des violences)

  • Le handicap : Plus de 7% de personnes sont handicapées 

  • Les discriminations : Une femme gagne en moyenne 90 % du salaire d’un homme. Mais les écarts sont beaucoup plus grands pour les ouvriers et les cadres où une femme gagne seulement 75% du salaire d’un homme (en partie à cause des temps partiels), les discriminations existent dans la recherche d’emploi ou de logement

  • Le vieillissement de la population : d’ici 2050, 25% de la population sera composée de seniors de plus de 60 ans majoritairement à très faible revenu, avec une hausse significative de la perte d’autonomie  générant des besoins spécifiques et notamment en accompagnement par des aidants ;

  • La gestion de la parentalité notamment pour les parents seuls : 30 % des parents élèvent seuls leurs enfants

  • Les fléaux de l’alcoolisme, et des maladies de société liées à la précarité : diabète, obésité,… : 1 décès sur 6 est dû à l’alcoolisme, le taux de prévalence du diabète diagnostiqué est de 7,5% et 35% des Réunionnais sont en surpoids.

Il importe que l’ensemble des collectivités s’associe pour développer de manière urgente et coordonnée les dispositif de lutte contre l’ensemble des inégalités et des discriminations qui ; 

  1. Lutter contre les violences conjugales et intrafamiliales : financer des actions afin de diminuer les violences par la prévention et l’accompagnement des victimes et des auteurs , soutenir l’action et la réaction sur les différents types de violences, renforcer de la communication préventive et l’éducation à l’école sur les valeurs de respect, permettre aux femmes sorties de violence d’enclencher un processus de réparation via l’accompagnement d’un personnel qualifié. 

  2. Lutter contre les discriminations raciales, sexuelles… via l’éducation, la sensibilisation voire la sanction ;

  3. Soutenir les aidants (parents d’enfants handicapés, enfants s’occupant d’un sénior..) par des dispositifs comme le “ Répit Repos” ; 

  4. Soutenir les familles dans la gestion de leur quotidien grâce à des techniciens en interventions sociales et familiales ;

  5. Sécuriser le statut d’handicapé via l’expérimentation de l’automatisation du renouvellement pour les handicaps à vie ; 

  6. Atteindre les 6% d’emploi de personnes handicapées et l’égalité de salaires hommes/femmes dans la collectivité ;

  7. Mettre aux normes d’accessibilité tous les équipements (bâtiments, voiries…) 

  8.  Développer avec l’ARS la capacité des établissements et services médico-sociaux pour disposer de places supplémentaires d’accueil des personnes en situation de handicap ou âgées avec dépendance , requérant un accompagnement soutenu (appartements en parc de logement social, familles d’accueil…), pour lutter contre les “pensions marron ” ; 

  9. Mettre en place un réseau de solidarité actif notamment basé sur les outils numériques (créer une plateforme de solidarité pour mise en relation des bénévoles et des bénéficiaires) ;

  10. Soutenir les associations et collectivités qui travaillent dans l’inclusion sociale ou la lutte contre les discriminations et les violences à travers des appels à projets et la labellisation afin de garantir leur financement ;

  11. Créer une antenne locale de la Brigade Anti Discrimination mise en place par le gouvernement ;

  12. Pour la prévention et la protection des enfants victimes de maltraitances, créer un pôle régional ou départemental de protection et de prévention des enfants victimes de maltraitances, en détachant une assistante sociale et un psychologue spécialisé de l’enfance auprès de chaque commune. Le but est d’accélérer les procédures d’alerte en supprimant deux étapes très longues administrativement, la saisine de l’assistance sociale et l’évaluation psychologique. Leur mission est  d’observer toutes les classes de la maternelle à l’école primaire et  mettre les enfants victimes rapidement à l’abri de leurs environnements nocifs.

AMBITION 3 : Assurer la transparence et l’équité de la gestion publique; Rendre lisible, efficace, sobre, cohérente l’action publique Le citoyen mérite une gestion publique transparente et équitable à travers une action publique lisible, efficace, sobre et cohérente.

CREA veut rendre aux citoyens la responsabilité et le pouvoir de décider de notre destin commun aux côtés d’élus intègres, tout en utilisant le droit à l’expérimentation et l’adaptation aux spécificités de notre île.

En effet, la rupture de confiance des citoyens envers leurs responsables politiques ne fait que s’accentuer d’année en année. Ainsi, l’abstention a atteint le record de 45% aux dernières municipales et 49,88% aux dernières européennes

Les différentes affaires qui remettent en cause la moralité des élus et le sentiment de confiscation du pouvoir par une minorité dirigeante aggravent cette situation. L’abstention croissante à chaque élection en est une preuve flagrante et inquiétante de ce désamour. Or il est fondamental de raviver la participation des citoyens aux prises de décisions qui les concernent aujourd’hui et demain, tout en rendant cohérente et morale l’action des différentes collectivités qui gèrent la vie des Réunionnais (Etat, Région, Département, intercommunalités, communes).

En matière de gouvernance, nous affirmons que pour les enjeux majeurs tels que l’Énergie, l’Eau, l’Agriculture, les Ressources, l’Aménagement du territoire, les Déplacements, …  doivent être considérés comme des biens et enjeux communs et, qu’à ce titre, la manière dont nous les gérons doit relever d’orientations partagées par le plus grand nombre, construites dans la plus grande transparence, sur la base de données et de paramètres maîtrisés et connus de tous. 

Objectif 12 : Rendre l’ensemble des décisions prises par l’ensemble des collectivités plus cohérentes et efficientes par une coordination régulière, au-delà des problématiques de sensibilité politique et dans l’intérêt commun de nos concitoyens. Ainsi, les actions majeures suivantes doivent être menées :

  •  Élargir et développer les missions de  la Conférence Territoriale qui regroupe toutes les collectivités. Celle-ci  devra se réunir très régulièrement et acter des orientations communes, en concertation avec les instances représentant la société civile (Conseil Économique, Social et Environnemental de la Réunion, Conseil de la Culture, de l’Environnement, de l’Education de la Réunion…) ainsi qu’un collège de citoyens. Ces orientations devront être mises en œuvre de façon concrète et donner lieu à un compte-rendu d’exécution,  public et  régulier. 

  1. Les travaux de la Conférence Territoriale pourrait avoir pour objectif d’aboutir à une loi « Réunion » sur le même modèle de la loi Guyane en cours d’élaboration et la loi Corse déjà élaborée.

Objectif 13 : Nous devons assurer l’éthique irréprochable des décisions prises par des élus ou administratifs : l'égalité, équité, sobriété, responsabilité, transparence. Ainsi, nous mettrons en place les actions suivantes :
  1. Mettre en place un comité de déontologie composé de professionnels indépendants (Avocats et/ou Hauts Fonctionnaires de la magistrature et de la fonction publique retraités honoraires) qui auront pour mission d’examiner tout signalement d’anomalie afin de vérifier qu’aucune irrégularité n’ait été commise et d’alerter les autorités compétentes au besoin ;

  2. Faire réaliser de manière régulière  par un organisme indépendant et rendre public, un audit stratégique et financier de la Région ( Orientations budgétaires, Marchés publics,  indemnités et frais des élus,…) et de tous ses satellites (SPL, SEM Association,…) ainsi que des centres de formations  afin d’assurer de leur efficience.

  3. S’assurer que  à ce que les fonds régionaux soient répartis équitablement entre les citoyens quel que soit leur lieu de vie par la définition et le respect d’un écart maximum de dotation par habitant sachant qu’une dotation majorée par habitant pour les petites communes pourrait être appliquée pour permettre un rattrapage d’équipements structurels ;

  4. Faire signer une Charte d’éthique et de bonne conduite pour les agents et les élus  

AMBITION 4 : Permettre la participation large des citoyens et des acteurs de la société réunionnaise à la décision

Objectif 14 : Développer la participation citoyenne au sein de la Région/ du Département Pour cela, les mesures que nous prendrons sont :
  1. Créer une « Coopérative de citoyenneté » dédiée à accompagner toutes les collectivités à mettre en place des instances ou techniques de participation citoyenne à leur échelle ;

  2. Former les agents et élus de la collectivité aux méthodes de participation citoyenne (animation de réunion, brainstorming, co-construction…) ;

  3. Créer un Budget participatif (part du budget Région/Département dédié à des projets proposés et réalisés par les citoyens) ;

  4. Ouvrir les réunions internes au Conseil Consultatif Citoyen et aux délégués lycéens ;

  5. Améliorer les outils numériques de participation citoyenne : vidéos et articles sur les projets majeurs, plateforme web interactive, sondages en ligne,… ;

  6. – Créer une Maison des Associations Régionale avec des antennes afin d’aider les associations pour leurs démarches administratives, leur communication… ;

  7. Organiser deux réunions annuelles avec chaque groupe de représentants de la société civile : monde associatif, monde économique…afin de discuter des projets les concernant ;

  8. Généraliser le recours aux financements participatifs (dons ou prêts) pour impliquer les citoyens dans les projets d’intérêt commun

  9. Consulter les citoyens sur leur volonté ou pas d’une évolution de la gouvernance de l’île (notamment débat sur les avantages et inconvénients de l’Assemblée unique regroupant la Région et le Département) pour une plus grande efficacité de décision locale, qui tienne compte de nos spécificités.

AMBITION 5 : Mettre en œuvre le droit à l’expérimentation pour permettre l’adaptation des normes et réglementation aux spécificités de notre île

L’article 72 de la constitution  dans les modifications apportées par la  loi constitutionnelle no 2003-276 du 28 mars 2003, rappelle que les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon. Et qu’à ce titre , dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences.

Dans les conditions prévues par la loi organique, et sauf, lorsque sont en cause les conditions essentielles d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garanti, le même article précise que les collectivités territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le règlement l’a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences.

Tout en rappelant qu’aucune collectivité territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre le même article rappelle que  lorsque l’exercice d’une compétence nécessite le concours de plusieurs collectivités territoriales, la loi peut autoriser l’une d’entre elles ou un de leurs groupements à organiser les modalités de leur action commune. 

Objectif 15 : Adapter et créer les conditions les plus favorables à nos spécificités pour permettre le développement de notre territoire et le bien-être de ces citoyens

Dans ce cadre, nous nous engageons à  :

  1. Exercer pleinement le droit à l’expérimentation dès lors que la Conférence Territoriale de l’Action Public aura permis d’identifier une adaptation particulière ou la définition d’un dispositif règlementaire ou législatif qui répondrait mieux aux spécificités de notre territoire, ce, dans tous les domaines, ne mettant pas  en cause les conditions essentielles d’exercice d’une liberté publique ou d’un droit constitutionnellement garantie

  2. Mettre en place un  organisme local de certification des normes